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Des lueurs d’optimisme pour l’économie française : le diagnostic de l’Insee après le déconfinement

Les prévisions pour le 2e trimestre ont été revues, le recul du PIB ne serait « que » de 17 %. L’accélération du déconfinement a permis de mieux relancer que prévu certains secteurs.

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Publié le 17 juin 2020 à 18h00, modifié le 17 juin 2020 à 18h39

Temps de Lecture 3 min.

Dans un marché près de la tour Eiffel, à Paris, le 14 mai.

Trois mois jour pour jour après le début du confinement, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) livre enfin, dans sa note de conjoncture publiée mercredi 17 juin, quelques nouvelles encourageantes. « Après un mois d’avril qui restera dans les annales comme l’un des pires mois qu’ait connus l’économie française en temps de paix, la reprise économique est très nette depuis la mi-mai », a déclaré Julien Pouget, chef du département de la conjoncture, au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue au siège de l’Insee – signe que les temps ont changé.

L’accélération du déconfinement décidée en raison du reflux de l’épidémie a permis de relancer certaines activités, en particulier les services aux entreprises, sur un rythme un peu plus soutenu que prévu. De ce fait, les comptables nationaux ont revu à la hausse leurs prévisions pour le deuxième trimestre ; le recul du produit intérieur brut (PIB) ne serait « que » de 17 %, en légère amélioration par rapport aux prévisions publiées le 27 mai.

Plus précisément, et selon les derniers indicateurs disponibles, la perte d’activité économique par rapport à une situation « normale » serait de 29 % en avril, 22 % en mai et 12 % seulement en juin. Cette reprise s’observe dans tous les secteurs, si tant est que l’activité soit autorisée : avec la reprise des chantiers, l’activité dans la construction a nettement progressé, passant de – 55 % en mai à – 34 % en juin ; dans l’industrie, elle est maintenant à – 15 % contre – 25 %.

Frugalité obligatoire

La production industrielle, souligne l’Insee, reste affectée par une demande internationale toujours « en berne » et l’existence de stocks importants à écouler. Les services se situent à peu près au même niveau d’activité. Enfin, l’assouplissement du déconfinement annoncé le 14 juin, et touchant en particulier l’Ile-de-France, épicentre économique du pays, pourrait entraîner une remontée plus rapide que ce qui a été constaté en mai dans les activités les plus touchées par le confinement : l’hôtellerie et la restauration, les transports, les activités culturelles et sportives…

Dans le même temps, les Français, après deux mois de frugalité obligatoire, ont repris avec entrain le chemin des magasins à partir du 11 mai, achetant en particuliers des biens manufacturés, si bien qu’en juin le niveau de la consommation n’est en retrait que de 5 % par rapport à un mois normal. Un signe d’autant plus encourageant que la consommation est, selon les économistes, l’un des éléments qui conditionneront la vigueur de la reprise. L’Insee a également produit une évaluation de la perte de revenus des ménages durant le confinement : le revenu disponible brut a reculé de 2,7 %, un chiffre « assez limité » selon Julien Pouget. Cette baisse est essentiellement imputable au recul de l’emploi salarié et à la chute des revenus des entrepreneurs individuels. Les diverses mesures prises par le gouvernement, telles que l’indemnisation du chômage partiel, ayant permis d’atténuer les pertes de revenus pour la grande majorité des ménages.

Un sursaut qui pourrait se tarir

Comment se profilent, dans ces conditions, les semaines à venir ? « Nous répugnons toujours à faire des prévisions annuelles » compte tenu du caractère inédit et instable de la crise, a expliqué en préambule Jean-Luc Tavernier, directeur général de l’institut de la statistique. En l’état, l’Insee se refuse à prédire quand l’économie reviendra à son niveau d’avant-crise. D’une part parce que les conséquences des protocoles sanitaires sur la productivité des entreprises « restent à évaluer ». D’autre part, parce que le sursaut de la consommation pourrait rapidement se tarir, les Français adoptant une attitude plus prudente face à la hausse attendue du chômage : pas moins d’un demi-million d’emplois ont été perdus au premier trimestre.

Enfin, « c’est bien sûr l’évolution de la situation sanitaire qui va conditionner à très court terme la reprise », a rappelé Julien Pouget. La menace d’une deuxième vague de l’épidémie plane toujours, comme le montre la résurgence des cas de Covid-19 détectés en Chine, et incite les prévisionnistes à redoubler de prudence.

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