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La crise a précipité les transformations, selon les patrons

A l'université d'été du Medef, la semaine dernière, les dirigeants d'entreprise ont raconté leur crise du Covid, du choc au sursaut. « On a plus progressé en trois mois que dans les trois années précédentes », a témoigné Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour.

Chez L'Oréal, le confinement a obligé l'entreprise à « accélérer [sa] transformation digitale » notamment pour garder le contact avec les clients
Chez L'Oréal, le confinement a obligé l'entreprise à « accélérer [sa] transformation digitale » notamment pour garder le contact avec les clients (IStock)
Publié le 2 sept. 2020 à 07:00

« Tout s'est arrêté du jour au lendemain. » Passé le choc du confinement face au Covid, les entreprises se sont adaptées, ont tenu bon, et leurs patrons, réunis la semaine dernière par le Medef à l'occasion de son université d'été, ont vu dans cette crise inédite un formidable « accélérateur de tendances », malgré les incertitudes toujours présentes.

« Cela a été un choc d'entendre à 20 heures : « à minuit, il faut tout fermer », a témoigné Julia Sedefdjian, cheffe étoilée à Paris. Brutalement, son chiffre d'affaires se trouve réduit à néant mais, mue par un instinct de survie, la restauratrice se remet aux fourneaux, d'abord en proposant un ou deux plats à emporter. La sidération, le secteur du transport en a aussi fait l'expérience : « ce n'était plus le monde certain que l'on connaissait. Nous avons appris à naviguer dans l'incertitude avec un grand I », a expliqué Nathalie Stubler, PDG de Transavia France. « Notre métier, c'est la mobilité et d'un seul coup la crise nous a rendus tous immobiles », a partagé Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs.

Chez Carrefour, en première ligne pour nourrir les Français, « on a assuré le service public de l'alimentation, on est resté ouvert, on a protégé nos salariés », a souligné PDG Alexandre Bompard en se félicitant, qu'à la faveur de cette crise, le regard sur le secteur de la grande distribution ait changé : « On a prouvé notre utilité sociale ». Pour le patron du groupe de distribution, cette crise a constitué « un moment de vérité ». « Un test grandeur nature de résilience du système », dit Frédéric Oudéa, le PDG de la Société Générale, fier que la profession bancaire soit parvenue, en quinze jours, à proposer à ses clients le prêt garanti par l'Etat (PGE) _ à la mi-août, près de 120 milliards d'euros avaient été distribués aux entreprises.

Autre motif de fierté des dirigeants d'entreprise, la mobilisation immédiate des salariés. « On n'a pas eu un droit de retrait. Tout le monde a été sur le pont, avec les moyens du bord au début parce qu'il n'y avait pas les masques » témoigne Bertrand Camus, directeur général de Suez. « Mais on s'est adapté, on a trouvé ensemble, avec les équipes, les façons d'opérer. »

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Transformation digitale, télétravail, enjeux climatiques

Si la crise n'est pas terminée, tous s'accordent à dire qu'elle a précipité des transformations frémissantes dans tous les secteurs. Dans le commerce en ligne alimentaire, « il y a aura un avant et un après », a estimé Alexandre Bompard pour qui « on a plus progressé en trois mois que dans les trois années précédentes ».

Idem chez L'Oréal, où le confinement a obligé l'entreprise à « accélérer [sa] transformation digitale » notamment pour garder le contact avec les clients, selon le directeur général pour la France, Hervé Navellou.

A la Société Générale, le télétravail a si bien fonctionné que la banque a décidé de systématiser son recours, à raison de deux à trois fois par semaine. Le directeur général de Suez salue également une prise de conscience accélérée sur les enjeux climatiques. Attention « à ne pas faire la même erreur qu'en 2008 où l'on a sacrifié l'environnement pour l'économie », a-t-il toutefois prévenu.

Au moment où l'épidémie semble donner des signes de reprise, les patrons sont restés prudents. « La conjoncture est très difficile à décrypter », a reconnu Alexandre Bompard. « On a un projet de développement, avec de la croissance, des vols supplémentaires » mais « en attendant, mon engagement est de rester positif et de trouver les voies et moyens de faire le dos rond », a également témoigné la patronne de Transavia France.

La cheffe Julia Sedefdjian a assuré être prête en cas de reconfinement, tout en indiquant que son rapport au temps avait changé : « on fait nos courses le jour pour le lendemain. »

Si l'obligation de porter le masque en entreprise est plutôt bien acceptée, les patrons ont prévenu : ils ne veulent plus se voir imposer un nouvel arrêt de leurs activités. « Il faut qu'on arrive à communiquer juste, qu'on évite de faire trop peur car on ne peut pas se « repayer » un deuxième confinement », a lancé Frédéric Oudéa, sous les applaudissements.

(AFP)

Les Echos Executives

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