Chaînes de valeur : sortir des relations de vassalité
« Chassez le naturel, il revient au galop ». L’adage résume assez bien les relations clients/fournisseurs. Après une période de confinement marquée par une humanisation des rapports, voire une forme de solidarité, les mauvaises habitudes (pression sur les prix, délais de paiement, etc.) ont vite repris le dessus, alors que la reprise d’activité nécessiterait des collaborations plus étroites entre client et fournisseur. Et ce, au moment où les sous-traitants sont doublement pénalisés : la baisse d’activité rend difficile la rentabilisation des investissements importants qu’ils avaient engagés à la demande de leurs clients.
Résultat, beaucoup souhaitent sortir d’une relation de vassalité mortifère. Certains misent sur l’innovation et sur un renforcement des liens mais en traitant d’égal à égal avec son client dans une logique de co-conception et co-responsabilité. Cette volonté de travailler ensemble est renforcée par l'orientation des entreprises vers les services, ce qui nécessite de renforcer les partenariats et la fidélisation. Les rapports entre les acteurs de la chaîne de valeur pourraient changer.
D’autres évoquent la diversification de leurs activités, alors que la spécialisation a longtemps été le fondement de leur lien avec leurs clients. D’autres encore veulent sortir totalement de la dépendance en créant des produits propres.
Dans le même temps, les entreprises repensent simplement leurs enjeux logistiques dans deux directions :
- imaginer des solutions moins gigantesques, afin de s’adapter à la production de petites et moyennes séries, dans un contexte de réindustrialisation ;
- optimiser la gestion des stocks en fonction de la demande du marché, par exemple avec la méthode DDMRP (Demand Driven Material Requirements Planning), qui permet de diminuer le coût du stockage, de limiter les ruptures d’approvisionnement et de mieux gérer la logistique.
Un double mouvement qui présage de sérieux bouleversements dans les relations entre parties-prenantes.