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Bercy veut faire taire les critiques sur le plan de relance

Aides à la relocalisation, prime à l'embauche des jeunes, Ma prime rénov'… Certains dispositifs du plan de relance rencontrent du succès auprès du public visé. Bercy, qui publie ce lundi un tableau de bord de la relance faisant l'état des lieux, veut faire taire les critiques, à l'heure du deuxième confinement.

Les aides aux secteurs automobiles et aéronautiques sont très demandées.
Les aides aux secteurs automobiles et aéronautiques sont très demandées. (Fred Scheiber/Sipa)

Par Guillaume de Calignon

Publié le 16 nov. 2020 à 08:00Mis à jour le 16 nov. 2020 à 10:03

Bercy contre-attaque et défend son plan de relance . Sous le feu des critiques de l'opposition, le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, entend montrer que le plan de relance doté de 100 milliards d'euros sur trois ans avance sur sa lancée, et que les entreprises et les Français se sont emparés des dispositifs mis en place. Cette réponse à l'opposition passe notamment par la publication, ce lundi, d'un tableau de bord, qui synthétise en une quinzaine de chiffres l'état des lieux. Celui-ci montre que certaines mesures connaissent un succès évident auprès des entreprises.

Relocalisations et primes à l'embauche

C'est par exemple le cas des aides aux secteurs automobile et aéronautique, ainsi que des aides aux projets de relocalisation des secteurs stratégiques. Début novembre, près de 6.000 entreprises se sont montrées intéressées et près de 2.000 dossiers ont été complétés. Bercy a déjà donné son accord pour 323 projets, dont les deux tiers sont portés par des PME. Autre mesure plébiscitée, la prime pour l'embauche d'un jeune de moins de 26 ans sur des contrats d'au moins trois mois entre le 1er août 2020 et le 31 janvier 2021. La plateforme sur laquelle les employeurs peuvent demander cette prime de 4.000 euros est ouverte depuis début octobre et au 1er novembre, plus de 67.000 demandes avaient été effectuées. Les embauches de jeunes de moins de 26 ans n'ont d'ailleurs pas ralenti à la rentrée malgré la crise. En août et septembre, elles ont même crû de 1,3 % entre 2019 et 2020. Il est probable que cette prime y participe.

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Certains ménages français aussi profitent du plan de relance. C'est le cas de ceux qui souhaitent se lancer dans la rénovation thermique de leur logement. Ainsi, 135.000 propriétaires ont demandé à bénéficier de « Ma prime rénov' » . Le nombre de dossiers déposés a doublé entre le début de l'année et le mois d'octobre, passant de 400 par jour cet été à 800 le mois dernier. La modernisation du parc automobile est aussi en marche, grâce aux efforts des constructeurs mais aussi aux mesures gouvernementales. Sur les trois premiers trimestres, la part de marché des véhicules électriques est passée à 6 % contre 2 % en 2019. Le nombre de bonus écologique attribués chaque semaine a doublé par rapport au début de l'année, à 2.600 en octobre. Quant aux primes à la conversion, elles sont passées de 3.500 en janvier à plus de 12.000 lors des quatre dernières semaines.

Un des objectifs de Bercy est que 10 milliards d'euros d'argent public soient décaissés dès cette année et injectés dans l'économie réelle. Il y a urgence avec le deuxième confinement. Mais pour Bercy, « la relance est complémentaire des mesures d'urgence. Il n'y a pas d'incompatibilité entre le fait de préparer la France de 2030 et soutenir des entreprises aujourd'hui », fait-on valoir au ministère.

Sous le feu des critiques

Cela va-t-il suffire à faire taire les critiques ? Le plan de relance est attaqué aujourd'hui. D'abord par l'opposition, qui le juge « mal calibré », « trop tardif », « insuffisant pour protéger les plus fragiles ». Ensuite, chez les partenaires sociaux, le Medef considère que les mesures destinées aux entreprises sont souvent compliquées . Du côté des syndicats, selon le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, « il manque des mesures qui aident la demande des foyers les plus modestes ».

Enfin, avec le reconfinement et la nouvelle dégradation de l'activité économique qu'il entraîne, un nouveau front s'est ouvert ces derniers jours. L'exécutif craint des « jacqueries » chez les commerçants et restaurateurs, du type « bonnets rouges », qui avaient éclaté en 2014 en Bretagne chez les indépendants, ainsi qu'une révolte dans les banlieues. Une centaine d'élus de ces dernières ont ainsi demandé que 1 % du plan de relance soit réservé pour répondre à l'urgence dans les quartiers en difficulté. Et certains, dans la majorité présidentielle, militent pour que le plan de relance européen soit rallongé. Avec l'aggravation de la crise économique, le débat sur le calibrage du plan de relance est là pour durer.

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Guillaume de Calignon

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