Publicité

Feu vert européen aux prêts participatifs français, nouvel outil pour la relance

Ces prêts devront être remboursés sur huit ans, avec un différé de quatre ans avant le début du remboursement.
Ces prêts devront être remboursés sur huit ans, avec un différé de quatre ans avant le début du remboursement. SAUL LOEB / AFP

20 milliards d'euros seront mobilisés en France pour permettre aux entreprises de «redémarrer vite et fort».

Dès le début de la crise, le gouvernement a prévenu que le soutien financier aux entreprises se ferait en deux temps : « d'abord les mesures d'urgence et après celles de la relance ». Après la mise en place de prêts garantis par l'État (PGE) pour renflouer la trésorerie des entreprises, place donc aux dispositifs devant leur permettre de renforcer leurs fonds propres pour rebondir. Après de longs mois de ­négociations, le gouvernement a ­obtenu, jeudi, le feu vert de Bruxelles pour mettre en place des prêts participatifs, assimilés à des aides d'État. « La clé, c'est de donner à nos entreprises la possibilité de redémarrer vite et fort et donc la possibilité d'investir », a expliqué, jeudi, Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie.

Les prêts participatifs, qui seront mis en place par les banques en avril, ne sont pas des financements classiques. À mi-chemin entre le crédit à long terme et la prise de participation au capital d'une entreprise, ces créances (taux compris entre 4% et 5,5% pour les PME) auront une durée de vie de huit ans et commenceront à être remboursées à partir de la quatrième année. Les réseaux ne conserveront que 10% de ces prêts dans leur bilan et céderont les 90% restants à un fonds qui aura collecté de l'argent auprès notamment des assureurs. « Les assureurs se sont engagés sans réserve dans ce projet, explique Florence Lustman, la présidente de la Fédération française de l'assurance (FFA). Il est trop tôt pour que chaque acteur détermine précisément un montant d'investissement. Il existe encore des points techniques à finaliser pour la profession qui doit répondre aux besoins de protection et de rémunération de l'épargne de ses clients. » L'assureur BNP Paribas Cardif prévoit déjà d'investir jusqu'à un milliard d'euros dans le fonds.

Bercy table sur 20 milliards d'euros de financements

Les sociétés de capital-investissement participeront elles aussi à l'effort de relance, en souscrivant des obligations subordonnées d'une durée de vie de huit ans, émises par les entreprises souhaitant investir. Comme les prêts participatifs, ces obligations sont considérées comme des quasi-fonds propres. L'objectif de Bercy est de distribuer 20 milliards de prêts participatifs et d'obligations subordonnées (15.000 financements) d'ici à fin juin 2022. « Les banques devraient accorder les deux tiers ou les trois quarts de ce montant sous forme de prêts participatifs », avance Philippe Brassac, président de la Fédération bancaire française (FFA). Pour réduire le risque pour les banques et les sociétés de gestion, l'État apportera sa garantie et assumera jusqu'à 30% des pertes en capital, soit 6 milliards. « La garantie est largement suffisante », estime Thierry Laborde, directeur général adjoint de BNP Paribas.

Ces dispositifs temporaires s'adressent aux PME (à partir de 2 millions de chiffre d'affaires) et ETI quel que soit le secteur d'activité. Le montant maximum du financement pourra atteindre 12,5% du chiffre d'affaires 2019 pour les PME, et 8,4% des revenus des ETI. Les entreprises ayant souscrit un PGE pourront aussi s'endetter, mais dans une moindre mesure. Toutefois, seules les plus saines et les plus solides pourront prétendre à un financement. « Il faudra de plus que l'entreprise ait des projets concrets d'investissement, précise Thierry Laborde. Nous avons déjà formé 1500 personnes sur le sujet, notamment les équipes commerciales et celles en charge des risques. » Jeudi, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a salué ce dispositif, le jugeant «adapté aux PME souhaitant investir ».

Feu vert européen aux prêts participatifs français, nouvel outil pour la relance

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
4 commentaires
  • freedjetom

    le

    de la dette pour payer de la dette.
    Tout va bien ...

  • marioncobretti

    le

    Bien sûr comme en 2015 avec le super fameux plan de relance Juncker de 315 milliards d'euros que personne a vue ? depuis plus de 5 ans ? .

  • Roger Pierre 3

    le

    La relance de 2025 ???

À lire aussi