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Covid : la numérisation accélérée pourrait doper la productivité et la croissance

La numérisation et l'automatisation des entreprises pourraient générer un nouvel âge d'or pour la croissance de la productivité et de l'économie mondiale, selon McKinsey Global Institute. Encore faut-il que cette tendance ne soit pas réservée aux seules entreprises superstars et qu'un effort gigantesque sur la qualification des actifs soit entrepris.

L'automatisation et la numérisation des entreprises pourraient doubler la croissance de la productivité, selon McKinsey Global Institute.
L'automatisation et la numérisation des entreprises pourraient doubler la croissance de la productivité, selon McKinsey Global Institute. (Shutterstock)

Par Richard Hiault

Publié le 31 mars 2021 à 07:30Mis à jour le 6 avr. 2021 à 10:30

Le monde pourrait être à la veille d'une période de forte croissance de la productivité, de la demande et de l'offre. C'est l'un des quatre scénarios défendu dans un rapport publié ce mercredi par Mc Kinsey Global Institute .

Cet âge d'or serait comparable à ce que l'on a connu dans l'immédiat après-guerre pendant les « Trente glorieuses ». Encore faut-il que l'ensemble des entreprises fasse les bons choix. « Dans les faits, la crise pandémique agit comme un accélérateur d'une transition numérique déjà à l'oeuvre avant l'apparition du Covid-19 », observe Eric Hazan, directeur associé senior de McKinsey & Company.

Le Covid comme accélérateur

En clair, les investissements dans les équipements numériques et l'automatisation des taches qui étaient prévus pour les 7 à 8 prochaines années vont se réaliser bien plus rapidement en raison du choc sanitaire. Les entreprises ont numérisé leurs activités entre 20 et 25 fois plus rapidement que ce qui était prévu. Un détaillant européen a atteint en moyenne en huit semaines les taux de croissance pré-pandémiques de trois ans en matière de commerce électronique, relève le rapport.

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Mais cette tendance à la numérisation se doit d'être généralisée à l'ensemble des entreprises et non aux seules « superstars ». « Ces dernières totalisaient les deux tiers des investissements en recherche et développement pendant la pandémie », observe Eric Hazan. « La majorité des actions d'entreprises se sont jusqu'à présent concentrées sur les grandes entreprises 'superstars' et sur le rendement plutôt que sur la croissance. Il y a un risque d'augmentation des inégalités et du chômage, ce qui pourrait saper la demande au moment où elle est le plus indispensable », explique dans un communiqué Jonathan Woetzel, directeur au McKinsey Global Institute. Tels sont les risques.

Les quatre scénarios de croissance qui se profilent selon MGI

Les quatre scénarios de croissance qui se profilent selon MGIMGI

Avant la crise sanitaire, la consommation et l'investissement étaient structurellement faibles. Si la stratégie des entreprises consiste à se concentrer sur l'efficacité et le rendement et non sur la production, la consommation et l'investissement pourraient s'affaiblir davantage. Les pressions sur l'emploi et les revenus pourraient alors freiner la consommation, puis, en raison de l'incertitude ambiante sur ce niveau de consommation, pourraient freiner l'investissement. La croissance de la productivité pourrait alors rester faible si la plupart des entreprises n'investissent pas, et peinent à se développer.

Une tendance à généraliser

« Si l'on veut connaître un âge d'or de la croissance, il importe que tous les acteurs participent à la numérisation et l'automatisation. Et pour ce faire, il est vital d'investir massivement et le plus rapidement possible dans la montée en compétences des collaborateurs », souligne Eric Hazan. « Si dans les années 1950 à 1970, les compétences cognitives de base permettaient de trouver un emploi, ce ne sera plus le cas à l'avenir. Des compétences techniques, technologiques, sociales et émotionnelles seront nécessaires », prédit-il.

« En soutenant leurs chaînes d'approvisionnement, en mettant l'accent sur la croissance des revenus plutôt que sur la seule recherche de rendement, et en investissant dans la durabilité ainsi que dans la requalification des travailleurs, elles peuvent atténuer le risque d'une insuffisance de la demande », explique encore Jonathan Woetzel.

Vers un doublement de la productivité

La productivité pourrait gagner un point de pourcentage annuel d'ici à 2024, avec un potentiel de doublement de la croissance par rapport à la décennie précédente, si davantage d'entreprises et de secteurs investissent et si la demande est robuste, avance le rapport. Selon l'enquête réalisée par McKinsey en décembre dernier, 75 % des personnes interrogées prévoyaient une accélération des investissements dans les nouvelles technologies entre 2020 et 2024, contre environ 55 pour cent qui ont augmenté ces investissements entre 2014 et 2019.

Le potentiel le plus important, à environ deux points de pourcentage, pourrait être dans les soins de santé (comme la diffusion de la télémédecine), la construction (par exemple, l'adoption accélérée de méthodes numériques et industrialisées), les technologies de l'Information et de la communication et le commerce de détail (croissance de l'e-commerce).

Richard Hiault

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