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Les nouveaux entrepreneurs misent sur l’industrie

Les PMI et ETI sont déjà prêtes à repartir de plus belle et à construire un avenir où la croissance ne sera pas un vain mot. Pour cela, un seul mot d’ordre : investir dans l’appareil de production et réindustrialiser sur le territoire français.

Entreprendre - Les nouveaux entrepreneurs misent sur l’industrie

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C’est la nouvelle génération de nos chefs d’entreprises. Ceux qui préfèrent investir sur l’outil industriel. De bonne augure pour notre avenir à tous.

Même si la période est difficile, de nombreuses entreprises industrielles anticipent l’avenir. Les PMI et ETI sont déjà prêtes à repartir de plus belle et à construire un avenir où la croissance ne sera pas un vain mot. Pour cela, un seul mot d’ordre : investir dans l’appareil de production et réindustrialiser sur le territoire français.

2020 n’a pas été une année blanche en matière d’investissements, bien au contraire. Ainsi les fonds français ont investi quasiment 18 milliards d’euros dans quelques 2000 entreprises en majorité françaises. Pour la première fois, l’Etat a également décidé d’accorder sa garantie aux fonds pour environ 6 milliards d’euros investis pour la relance des PMI et des ETI. Autre élément positif, l’an dernier, les étrangers n’ont pas délaissé la France. Environ 1 200 décisions d’investissements étrangers ont été décidées en faveur de la France. Un chiffre en baisse de 17% mais qui est loin d’être castrophique, inférieur à la moyenne européenne. Ce sont les secteurs de la santé et de l’énergie renouvelable qui sont privilégiés, notamment de la part des Américains.

L’analyse de Louis Gallois

On connaît l’esprit aiguisé de l’ancien président de la SNCF. Son analyse est simple : rien ne sera possible sans la modernisation de l’outil de production français. Les relocalisations sont le sujet star, mais la réalité du terrain est toute autre. Il faut donc cesser de tergiverser et aller droit sur l’automatisation et la robotisation. Deux mots qui ont toujours fait peur car ils sont immédiatement interprétés comme synonyme de chômage. Pourtant, les choses sont claires : 228 robots pour 10 000 salariés aux USA contre 177 en France. Mais aussi et peut-être surtout, 346 en Allemagne, 212 en Italie et 191 en Espagne. Le rattrapage est en cours grâce aux incitations fiscales. Ces robots remplaceront des emplois. L’autre défi est donc de former simultanément les employés afin de maîtriser le fonctionnement de ces robots.

Une belle résilience française

L’économie française a fait preuve d’une belle résilience, en résistant mieux que prévu avec une baisse du PIB de 8,3% et non de 12% comme cela était prévu. Les entreprises, volontairement ou non, ont investi dans la digitalisation de leur outil, contribuant ainsi à leur évolution dans le fameux « monde d’après ». Si l’on cherche des exemples bien actuels de dynamisme chez les PMI et ETI industrielles, il ne faut pas chercher longtemps. Les territoires regorgent d’entreprises qui décident d’investir pour leurs sites de fabrication, actuels ou futurs. Nombreux sont les chefs d’entreprise qui anticipent le rebond et préparent l’après pandémie, dans des secteurs peu touchés en priorité, mais aussi ailleurs.

Des industriels qui vont de l’avant

Ainsi, des sous-traitants de l’aéronautique, marché très touché, comme JPB Système ont ainsi décidé d’investir pour se diversifier et ont formé le personnel alors même que l’usine ne tournait qu’à mi-temps. D’autres jouent la carte de l’innovation. Comme la PMI Lamberet, spécialisée dans la carrosserie frigorifique (700 salariés) qui va proposer en fin d’année un groupe froid révolutionnaire intégré dans la carrosserie pour les utilitaires dédiés au dernier kilomètre. De son côté, le groupe Dickson Constant a lancé un investissement de 40 millions d’euros en début d’année pour un nouveau site industriel dans le Nord qui permettra de mieux répondre à la demande des clients.

Le textile revit donc avec des productions dites « intelligentes » à destination de l’ameublement intérieur et extérieur. Les grands groupes ne sont pas en reste tels Décathlon, qui vient de signer fin avril un partenariat avec Exotec et ses robots Skypod pour accélérer le déploiement d’une technologie qu’il avait déjà testée en entrepôt pour le e-commerce.

Fountaine Pajot mise sur l’avenir

L’entreprise porte le nom de deux des quatre associés qui l’ont créée. Jean-François Fountaine, Yves Pajot, Daniel Givon et Rémi Tristan se sont lancés en 1976, pour créer des dériveurs, trimarans et catamarans qui ont navigué sur toutes les mers du globe. Nicolas Gardies, directeur général et Romain Motteau, directeur général adjoint (champion du monde de Hobie Cat16) sont à présent les dirigeants de cette belle entreprise qui n’a jamais cessé d’innover. L’offre est basée aujourd’hui sur deux marques Fountaine Pajot Sailing Catamarans et Fountaine Pajot Motor Yachts et l’an dernier, le chiffre d’affaires était sur une tendance 2020/2021 de 170 millions d’euros, dont plus de 90% à l’export, en baisse, mais avec un résultat net positif. Le portefeuille de commandes est bien rempli et le niveau d’activité permet d’anticiper une croissance à deux chiffres.

Ces dernières années, l’entreprise est passée de 350 à 1300 employés, grâce à une croissance internet et externe (le rachat de Dufour Yachts) qui en fait le numéro 2 européen. L’entreprise a fait preuve d’une grande réactivité face à l’annulation de tous les salons, en organisant des événements privés et des visites virtuelles, ce qui a permis de bien résister. Cette solidité permet à la direction d’aller de l’avant pour un important investissement de 33 millions d’euros jusqu’en 2024 qui sera concentré sur l’industriel et l’innovation (nouveaux modèles ou de digitalisation) sans oublier la formation des nouveaux collaborateurs et l’amélioration des conditions de travail. Pour ce qui est des deux premiers aspects, la prise en compte de processus plus respectueux de l’environnement est considérée comme prioritaire. Le challenger européen est en route pour de nouvelles victoires.

Hexis met 8 millions sur la table

Hexis SAS est un acteur français de premier rang du marché de la production et de l’impression numérique de films adhésifs destinés à la communication visuelle et à la protection des surfaces. Elle est leader sur son marché et a su consolider sa position depuis sa création en 1989 à Frontignan, dans l’Hérault. Le groupe dispose de deux sites et emploie 380 personnes, dont une centaine à l’étranger. Michel Mateu, le PDG, n’hésite pas à investir depuis des années sur de nouveaux produits (par exemple la protection anti-microbienne), des certifications ISO sur la qualité, l’environnement et le médical. Et cela continue en 2021, avec 8 millions sur la table pour la création de deux nouveaux ateliers sur son site de Frontignan, sans oublier un recrutement prévu d’une trentaine de postes courant 2023 et 2024. Un nouveau pas en avant pour cette belle entreprise du Sud qui vient de signer avec l’écurie Alpine F1 Team pour une deuxième collaboration technique.

Utac Ceram, nouveau leader européen

Laurent Benoit, président, est à la tête de cette entreprise dédiée à la cybersécurité des véhicules électriques, spécialiste des tests avant autorisation de circulation ; une activité en plein essor. Mais pour lutter contre la concurrence, il faut savoir aller de l’avant : le projet est lancé de créer une nouvelle chambre de tests pour 2022. Simultanément, l’entreprise répond à un appel à projets qui finit par lui ouvrir l’accès à un financement inespéré. 800 000 euros de l’Etat vont permettre de payer une partie de l’investissement et surtout d’anticiper d’une année la création de la nouvelle chambre.

Un véritable atout lorsque l’on se trouve sur un marché qui évolue en permanence. Investir ou perdre des marchés, l’alternative est là. L’autre élément peut être d’unir ses forces, c’est ce qui s’est passé le 1er février dernier, Utac Ceram a fusionné avec le groupe britannique Millbrook, spécialiste dans les essais automobiles. Cela place le nouveau groupe en position de leader européen, un mouvement stratégique pour Laurent Benoit et son actionnaire principal, Eurazeo.

E.S.


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