Décarbonation : quelles influences sur la chaîne de valeur ?
Depuis fin 2021, des nouvelles directives de la Commission européenne sur l’écoconception contraignent les entreprises à communiquer l’empreinte carbone et les différents paramètres environnementaux de leurs produits (part de contenu recyclé, durée de vie, etc.). Les industriels doivent se préparer à suivre leurs clients dans leur dynamique de décarbonation et à intégrer les évolutions de la chaîne de valeur.
En effet, certains grands groupes lancent des plans de décarbonation concernant, à échéance 2035, leurs propres usines et leur logistique et, d’ici à 2050, les productions de leurs fournisseurs. Les acheteurs intègreront l'empreinte carbone du produit dans leurs critères de sélection.
Si l'échéance peut paraître lointaine, la pression pourrait bien venir à plus court terme de la société civile. En effet, les clients finaux pourraient s'en mêler, les clients finaux pourraient s'en mêler en utilisant des sites Internet spécialisés comme Carbonfact qui renseigne les consommateurs sur l'empreinte carbone de nombreux produits du quotidien, à partir des informations fournies par les marques.
Cette marche vers la décarbonation pourrait changer les relations vers davantage de collaboration. L'ensemble des acteurs de la chaîne de valeur devront communiquer leurs informations et certains donneurs d'ordre, comme Schneider, aident leurs fournisseurs à monter en compétence sur le sujet. Des synergies industrielles apparaissent également au niveau des territoires, la décarbonation pouvant être un levier d'innovation et de relocalisation.
Les entreprises de la métallurgie ont deux défis principaux à relever : l’efficacité́ énergétique et l’électrification. L’Ademe relève également d'autres champs de décarbonation liés aux nouveaux procédés (électrolyse, électrosynthèse, recyclage chimique, etc.), au cycle du carbone (utiliser ou stocker le carbone capté au niveau des procédés industriels) et à l’efficacité́ matière (matériaux recyclés ou biosourcés). L'Agence construit des plans de transition avec les secteurs les plus énergivores et met en place un programme d'action en direction des PME.
Pour autant, la route est encore longue. Selon une étude de BpiFrance sur « Les PME-ETI face à l’urgence climatique », seuls 13 % des dirigeants déclarent être capables de réduire fortement leur empreinte carbone dans les cinq ans à venir, même s'ils sont 80 % à être convaincus que le changement climatique appelle une réaction immédiate.